L’« être » humain VS le « faire » humain – par Efi Polikratis

C’est quand même drôle que le verbe « être » ait originalement été incorporé dans la nomenclature de notre espèce : l’« être » humain (à noter que la même règle s’applique en anglais : human « being », et peut-être dans plusieurs autres langues). Pensez-vous que si la décision avait été prise aujourd’hui, nous aurions choisi le même mot ? Combien de temps dans une journée croyez-vous passer à « être » ? Oui, c’est ça, continuez de chercher ! Je ne suis même pas certaine que la plupart d’entre nous peuvent décrire cet état !

C’est bien connu, la société d’aujourd’hui souffre d’une dépendance au « faire ». Je pourrais partir d’un ton morose sur comment nous sommes surchargés, que nous courons tout le temps partout, que nous ne nous rendons jamais au bout de notre fameuse « liste des choses à faire », et c’est donc ce qui rend l’état d’être complètement impossible. Mais non, je suis une fille de solutions, alors c’est ce que je vous propose.

Étant une personne qui a un cerveau complètement hyperactif, qui a travaillé dans un poste de direction des finances et qui a toujours passé d’un objectif à un autre, je comprends très bien l’extrême vitesse et la pression que peut nous amener notre façon de vivre. Je me fais donc un devoir et une passion de partager avec vous divers trucs qui ont servi à calmer le trafic dans ma tête, pour m’amener un calme et une clarté d’esprit beaucoup plus productive au bout du compte !

Transformer le « faire » en « être »

Si au moins nous pouvions transformer notre état de « faire » en état d’« être », ça serait déjà un début, non ? Prendre sa douche, manger, faire la vaisselle, brosser ses dents, plier des vêtements, voilà des tâches qui font partie de la routine quotidienne de la plupart des gens. Lorsque nous exécutons ces tâches, que se passe-t-il dans notre tête ? Un trafic constant l’occupe. Notre corps bouge et exécute les tâches, à moitié présent, et notre tête fait « bla bla bla » avec des pensées, pour la plupart du temps, complètement inutiles ! Faire, faire, faire, tel un robot ! Bon assez, je suis étourdie juste à l’écrire. On change le mode d’opération et vous savez quoi ? Les résultats sont garantis ! Oui, oui, sans aucune crainte de m’engager !

C’est le temps de la douche, on allume ses sens, on sent l’eau qui coule sur son corps, sa chaleur, l’odeur du savon — oups, vous venez de penser à votre liste d’épicerie —, on revient, on regarde l’eau qui coule sur sa peau, on entend le son qu’elle fait — oups, votre patron fait quoi ici —, on n’est pas au travail, on revient, vous comprenez le principe ? Vous êtes en train « d’être ». L’effet de calme dans votre corps sera incontestable. Je vous avertis, ça sonne plus facile qu’en pratique, mais vous allez vite progresser si vous vous y mettez. Et surtout pas de jugement quand vous réalisez que vous êtes de retour dans votre tête, ramenez-vous à vos sens.

Disciplinez-vous, choisissez une tâche à laquelle vous appliquerez le principe d’être avec tous vos sens pendant toute une semaine par exemple. Observez ce que vous ressentez. À la longue vous pourrez augmenter le temps que vous attribuez à cet exercice, enrichissant ainsi votre état d’« être ».

J’ai maintenant une surprise pour vous : vous venez d’appliquer un principe de la pratique de la méditation, celui de devenir maître de ses pensées au lieu de son esclave ! Et vous qui pensiez que vous deviez porter une toge, assis sur le haut d’une montagne pour méditer, je vous ai bien eu, hein ? Mais je vous laisse avec vos devoirs, vous avez beaucoup de pain sur la planche. Je parlerai plus longuement de la méditation lors de ma prochaine rédaction. N’hésitez pas à me donner vos commentaires sur votre expérience, cela me fera plaisir de vous accompagner ! Bonne pratique ! : )

– Efi Polikratis –